l'échange du métro
Une semaine plus tard
Torus s’en était allé. Il était parti conquérir d’autres
territoires, et m’avait laissé dans la bouche ce gout de sang et cette envie de
sexe.
Ma vie essayait tant bien que mal de continuer, mais en même
temps tout me paraissait simple et accessible depuis la semaine dernière.
C’était comme si ma confiance de jeune homme s’était intensifié. J’étais bien
dans mes baskets. Cette semaine était troublante, peut être aussi effrayante.
Je ne suis pas tellement sorti des vacances, plongé dans mes recherches, et
demain retour à la fac.
Devrais-je redouter de croiser du monde ? … Après tout,
on verra bien, je ne m’en fais pas !
… 6h30, le réveil sonne
J’habitais un appart en centre-ville, pas tellement loin de
mon école. Je dois dire que quand il fait beau, je m’y rends en vélo, mais
aujourd’hui en regardant par la fenêtre les gouttières débordantes, le métro
sera de la partie !
En sautant du lit nu comme un vers, direction la cafetière,
mon corps et mon regard se figèrent brusquement devant le miroir.
« haaa, mais qui est-ce ? »
J’avais l’impression d’être en face d’un inconnu pendant un
moment. Me frottant les yeux de toutes mes forces comme pour en extraire une
image, j’avance mon visage de son reflet et ouvrit grand les yeux.
« Mais c’est bien moi ça ! »
Une semaine m’avait transformé. J’avais d’avantage
l’apparence d’un homme. Mon corps fin s’était habillé de muscles et d’abdos, ma
taille était marquée et mes épaules élargies. Mes cheveux brillaient et mes
dents étaient parfaites. Mes fesses rebondies à souhait et mon pénis plus
large. Pour souligner tout ça, j’étais doté à présent d’une bonne paire de
couilles qui ferait frémir un joueur de tennis. Malgré tout, je gardais
toujours cette innocence dans le regard et dans mes gestes.
Cette nouvelle silhouette me ravit. Je n’avais donc pas
songé à me regarder pendant toute la semaine … Etrange
Si tôt sortis de la douche, pour parfaire ce nouveau corps.
J’emportais mon café et mes cours au passage. Il me restait 30 minutes pour
arriver en classe.
En fermant la porte, une voix fine s’adresse à moi sur le
palier.
« Bonjour Roman ! Ça fait un moment qu’on t’a pas
vu, tu étais en camp militaire ou quoi ?!
C’était Emilie, ma voisine un peu nimpho mais rigolote.
- Binh non, j’étais juste chez moi entrain de
réviser. Lui répondis-je en me tournant vers elle.
Soudain son visage s’éclaire, ses yeux s’enrobèrent et sa
mâchoire tomba
- Roman … Tu… es à tomber !! Comment as-tu
fait ?
- Pour ?
- Haaaaaa, je vois, encore un secret
d’homo !! rrrrrrhrrrr je te mangerais bien là tout de suite si tu avais
aimé manger marin !
- Haha, mais tu es folles ! Bon c’est pas
tout mais je vais être en retard… Au fait, bonne année !
-
OUI, bonne année p’tit chou ! »
Descendant les
escaliers à vive allure, je ne fis pas attention au sol glissant qui
m’attendait au rez-de-chaussée. Mais d’un pas assuré, la pierre humide me fit
tournoyer sur moi-même sans même songer à me faire tomber… Woaw qu’elle
équilibre.
J’étais frai !!
Passant la porte de
l’immeuble, le temps était encore plus triste qu’à travers la fenêtre.
Étonnement, je n’avais pas froid, malgré la fine veste qui me couvrait. Par
contre, la lumière des lampadaires qui tamisé le trottoir hivernal me secoua la
vue. Avec mon smartphone en guise de miroir de poche, je vis ma pupille s’adaptait
aux nuances de la rue… COOL !!
Une odeur agressa
mes narines. Un mélange de vieux citron pourri, d’urine et d’ail. J’en eu
presque la larme à l’œil. Je cherchais d’où pouvait venir ce dégout volatil !
Et au bout d’une minute de scrutage alentour, j’en conclu que la source nauséabonde
se trouvait à plus de 500 mètres de mon nez. C’était un sdf posé sur un bout de
carton humide, une bouteille à la main, qui lui ne semblait pas m’avoir vu. Je
pouvais même voir l’état de ses ongles bourrés de cambouis.
En attendant le métro
la musique dans les oreilles, nous étions trois sur le quai. Une vieille femme
et un jeune rebeu. Il était plutôt pas mal, excitant aussi, mais il avait l’air
dangereux.
… Le voilà, le métro
…
Passant la porte le
premier, suivis par ce mec de trop près à mon gout, j’allais m’asseoir au bout
du véhicule. La vieille dame, elle, n’est pas monté dans la même voiture.
Il était posé debout
malgré la totalité des places libres qui nous entouraient, et me regardait fixement.
Je n’étais pas du tout à l’aise mais je n’avais pas peur. J’aurais pu faire
mine de regarder mes mails dans mon téléphone comme je l’aurais fait l’année
dernière … au lieu de ça je lui souris. Il se redressa et je pensais alors qu’il
allait se jeter sur moi pour m’étrangler. Cette idée m’excita un moment. Puis,
je le voyais sortir la main doucement de sa poche. Allait’ il sortir une arme ?
… Non, ce n’était que ses doigts. Ses doigts qu’il dirigea délicatement mais fermement
sur son sexe, et il se frotta perversement, tout en continuant de me regarder. Je
pensais alors à la taille de son sexe. Je voulais le voir. Je ne laissais
pourtant paraître aucun désir d’exécution mais j’avais l’impression qu’au bout
de mon envie, une connexion s’établissait. Son autre main ouvrit la fermeture
de son jean. Il y sortait son paquet, lourd me semblait-il, et commença à se
masturber... Quel beau membre !
J’avais ensuite envie
de voir son torse. Sans le consentement de sa conscience, il ouvrit son manteau
et souleva le bas de son pull pour le coincer entre ses dents. Son ventre
fuselé présentait une ligne de poils fins. Le dessous de ses pecs imberbes me
donnait envie de chocolat… Et il reprit son vas-et-viens manuel. J’avais envie
qu’il prenne son pied, là, calé contre la vitre. Je sentais l’extase monter en
ses joues.
Il devenait rouge à chaque onde de plaisir que je lui envoyais.
Encore… encore… encore… puis une dernière, et il écrasa son gland sur la vitre
en le salissant d’un jet puissant. Tellement puissant que je cru entendre la
vitre se fissurer. Des notes salées et acides, mais savoureuses parvinrent à
mon odorat.
Vint la venue de son arrêt. Il se précipita sur moi, tout
débraillé, la bite encore dans la main, et m’embrassa à pleine bouche avant de
me remercier. Et il sauta, tel un enfant sur le quai pourtant bien peuplé.
Il venait de se passer quelque chose de très étrange. J’étais
capable de gérer le plaisir de n’importe qui.
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